Le temps a passé, sans que je ne puisse le quantifier. C’est alors que des voix me parviennent aux oreilles, sans doute l’heure du réveil. Il y a tout d’abord des voix que je ne reconnais pas, puis je parviens à déceler une voix que je ne peux pas oublier. J’ouvre à nouveau mes yeux, et vois son visage qui me renvoie une tendresse encore indéterminée. Je n’ai pas bien saisi, mais sans attendre elle s’approche de mon lit. Elle prend ma main, m’embrasse sur le front, et s’assied au plus près de moi. C’est alors que j’entends à une nouvelle reprise le son de sa voix, ce qui me met en émoi et fait couler l’ignorance qu’il y a en cet instant en moi. Je ne comprends pas mais je lis dans son regard qu’il s’est passé quelque chose qui fait transparaître en elle, une grave et réelle névrose. Ce n’est pas l’écho, mais réellement des mots qui parviennent jusqu’à mon cerveau. Je tente de l’écouter, mais le si beau sourire que son visage abîmé me renvoi, ne me permets pas de rester concentrée. Tant de choses traversent mon esprit, mais je n’ai pas encore compris.
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Une erreur, un article
[Article 1382 du code civil]
Tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer.
Sans réellement comprendre comment, ni quoi et pourquoi, doucement je m’éveille et sens brutalement son pied s’écraser sur la pédale de frein. Je sens également notre trajectoire dévier. Le regard hagard et fixe, consciente pendant un bref moment je vois défiler la suite des événements...
Un impact aberrant. Le tableau de bord s’approche soudainement de mon visage, je sens encore la peur m’envahir, les frissons me parcourir, et vient la hantise de mourir.
Vient la douleur qui se fait ressentir, mon rythme cardiaque, une cadence indescriptible qui me fait souffrir. Puis la force de mes cris perçants et vient enfin le néant. Comme un trou noir, je ne vois et ne perçois plus rien. Je sens mes souvenirs qui s’effacent et s’échappent lorsque ma boite crânienne se fracture. Je sens alors la mort venir à moi, mon existence qui s’envole petit à petit jusqu’au moment ou je crois définitivement disparaître …