[Les jours ont passés, et un matin je me suis réveillée...]
Mes yeux s’ouvrent, la lumière m’aveugle, l’air s’insinue dans ma gorge et la brûle.
Étourdie, amorphe et endolorie, je me redresse, je lève la tête et j’observe alors quelque chose que je ne comprends pas encore.
Ma tête, à présent, je la baisse, et je vois là, une autre tête sur le bord du lit, maman endormie, le visage ravagé par quelque chose que je ne peux encore identifier. Je vais pour la réveiller, sa dénomination, j''essaie de la formuler, mais sans sucés car de ma gorge ne sors aucunes sonorités.
Après ce bref moment de lucidité que je ne peux expliquer, je retourne m’adosser et pars en sécurité dans les bras de Morphée.
Le temps a passé, sans que je ne puisse le quantifier. C’est alors que des voix me parviennent aux oreilles, sans doute l’heure du réveil. Il y a tout d’abord des voix que je ne reconnais pas, puis je parviens à déceler une voix que je ne peux pas oublier. J’ouvre à nouveau mes yeux, et vois son visage qui me renvoie une tendresse encore indéterminée. Je n’ai pas bien saisi, mais sans attendre elle s’approche de mon lit. Elle prend ma main, m’embrasse sur le front, et s’assied au plus près de moi. C’est alors que j’entends à une nouvelle reprise le son de sa voix, ce qui me met en émoi et fait couler l’ignorance qu’il y a en cet instant en moi. Je ne comprends pas mais je lis dans son regard qu’il s’est passé quelque chose qui fait transparaître en elle, une grave et réelle névrose. Ce n’est pas l’écho, mais réellement des mots qui parviennent jusqu’à mon cerveau. Je tente de l’écouter, mais le si beau sourire que son visage abîmé me renvoi, ne me permets pas de rester concentrée. Tant de choses traversent mon esprit, mais je n’ai pas encore compris.